A l’heure où les difficultés de recrutement font la une des journaux, nous rencontrons encore pléthore de demandeurs d’emploi pour qui le retour à l’emploi reste difficile.

L’offre et la demande peinent à se rencontrer, même lorsque la conjoncture devient très favorable aux candidats. Nous n’analyserons pas ici les causes multiples de ce constat, mais nous verrons plutôt comment faire de cette conjoncture une opportunité pour des personnes aux CV moins vendeurs d’obtenir un emploi conforme à leurs souhaits en augmentant leur employabilité.

Employabilité ? Quèsaco ?

L’employabilité désigne la facilité ou non d’un candidat à obtenir un emploi ou à en changer. Si le concept semble assez subjectif, il est pourtant le produit de facteurs bien réels tels que : le diplôme (en France, il demeure très important, même si Handishare intérim fait le choix de le reléguer au second plan dans ses recrutements), la mobilité etc.
Pour le dire en une phrase : l’élargissement et l’assouplissement des critères de recherche d’emploi permet au candidat de s’offrir des opportunités d’emploi et de montée en compétences. L’assouplissement des critères représente toujours un effort pour le candidat (faire de plus longs trajets, voire déménager n’est facile pour personne) et souvent même un effort financier important, mais cet effort représente un investissement porteur pour la carrière.
Dans un marché de l’emploi très dynamique, les opportunités sont nombreuses et les entreprises assouplissent également leurs critères de recrutement, offrant de précieuses chances à des candidats très motivés et désireux de faire un bond dans leur parcours. Cette conjoncture très favorable est-elle durable ? Rien n’est moins sûr, alors autant en profiter dès à présent !

Comment puis-je augmenter mon employabilité ?

Nous allons voir les moyens d’agir sur plusieurs critères qui nous paraissent porteurs (la liste n’est pas exhaustive, loin de là.)

  • La mobilité

La mobilité est assurément un sésame pour l’emploi ou pour la montée en compétences. Augmenter sa mobilité c’est se permettre d’atteindre des emplois sur lesquels vous rencontrerez moins de concurrence, dans des endroits moins accessibles. Les employeurs situés dans des zones moins connectées au réseau de transport sont généralement plus ouverts à des candidatures dites « atypiques » ou peu expérimentées, ce qui ouvre les portes aux personnes en reconversion, aux juniors, aux séniors etc. Ces employeurs ont un véritable enjeu à retenir les talents et offrent généralement d’excellentes conditions de travail. Enfin, conscients de leurs difficultés de recrutement, ils sont souvent plus enclins à avoir de vraies gestions prévisionnelles des emplois et des compétences et à permettre de belles carrières.

Dès lors, comment augmenter sa mobilité ?

Tolérer un temps de trajet plus long est un premier pas (sur Lyon, nous préconisons d’accepter jusqu’à 45 minutes par trajet ce qui représente déjà un périmètre géographique très large.)

Être véhiculé. En effet, tout le monde a accès aux entreprises bien connectées aux transports en commun et la concurrence y est rude. En revanche, certaines entreprises en périphérie, bénéficiant de peu de bus voire pas du tout, seront beaucoup plus ouvertes à votre profil. Avoir une voiture, est certes couteux (et même de plus en plus couteux), mais la stabilité et les possibilités de monter en compétences et de progresser dans la hiérarchie constituent un excellent retour sur investissement.

Dès lors le permis devient un atout, mais n’est pas forcément indispensable : voiturette, ou déménagement sont des possibilités à envisager.

  • Baisse des exigences salariales

Nous voyons souvent des candidats s’arc-bouter sur une exigence de salaire non négociable, et ne pas postuler à certaines offres répondant pourtant à tous leurs autres critères.

De même les personnes en reconversion souhaitent conserver le niveau de salaire qu’elles avaient auparavant.  Les entreprises sont prêtes à offrir une chance aux reconversions, mais savent qu’il y a un transfert de compétences et un apprentissage à mettre en œuvre au cours des premiers mois. Il est logique que la phase d’apprentissage, qui représente un réel coût pour elles, ne soit pas aussi rémunératrice pour le candidat.

Nous recommandons donc de négocier plutôt une évolution de salaire avec des critères de performance objectifs pour établir une base équilibrée de collaboration.

En effet, les entreprises seront tout à fait capables d’augmenter le salaire d’une personne qui démontre ses compétences et son engagement dès les premières semaines.

Enfin, ne pas vouloir perdre par rapport à des indemnités chômage, une AAH ou toute autre aide temporaire relève d’un comportement court-termiste et est analysé par l’employeur comme un manque d’engagement propre à disqualifier le candidat. Évidemment, nous ne préconisons pas de mettre en danger le budget des dépenses essentielles, mais de faire le calcul de ce qui est acceptable. (Car arriver en fin de droit avec 2 ans de blanc dans le CV est une situation encore plus préjudiciable à votre niveau de vie.)

  • Exigences sur le contenu du poste

Traduire la réalité quotidienne d’un poste dans quelques lignes d’annonce est un défi pour le recruteur. Côté candidat, comprendre ce que recherche réellement l’employeur demande un peu d’investissement (se renseigner sur la société, sur ses perspectives etc.)

Nous recommandons ici de tenter d’imaginer l’évolution du poste au fil du temps : cela dépend de la taille de la structure (les structures les plus petites étant généralement les plus souples et les plus évolutives), du manager (c’est la rencontre en entretien qui vous permettra d’évaluer les possibilités), du métier (soyez proactifs pour vous placer d’emblée sur un sujet porteur, que les plus anciens ne voudront pas forcément prendre). L’employeur cherche un candidat compatible avec sa représentation du poste à un instant T, mais il sera capable de faire évoluer le poste autour des forces et des souhaits du candidat.

L’entretien d’embauche est véritablement le moment privilégié pour évaluer l’adéquation poste/profil aussi bien pour le candidat que pour l’entreprise et pour envisager les perspectives d’évolution.

Donc pour résumer, si la lecture d’une annonce ne vous permet de vous projeter à 100% dans le poste, soyez ouvert et posez des questions lors des échanges téléphoniques ou en entretien.

  • Savoir-Etre

Les compétences softskills sont extrêmement recherchées et doivent donc non seulement être développées tout au long de votre parcours (y compris sur une période de recherche d’emploi) mais également être valorisées lorsque vous faites acte de candidature. Votre souplesse et votre capacité d’adaptation, votre capacité à monter en compétences, votre enthousiasme, votre posture feront la différence.

Concrètement, une lettre de motivation bien écrite, personnalisée et argumentée est un bon début.

L’entretien vous permettra également de décrire et de démontrer vos savoir-être : soyez concret ! Parlez de la possibilité de prolonger la journée en cas de gros dossier à terminer, des MOOC, colloques et autres formations que vous avez suivis durant votre période de chômage pour maintenir et développer vos compétences, des engagements associatifs qui ont élargi vos horizons et démontré que vous étiez capable de vous mettre au service des autres. Expliquez de quelle manière vous allez pouvoir vous approprier l’environnement et le poste. Soyez organisé, factuel, et souriant dans cet exercice qui démontrera également votre très bon relationnel (car quel que soit le degré d’autonomie du poste, l’employeur tient à ce que vous puissiez « matcher » avec le reste de l’entreprise.) Attachez de l’importance à votre présentation (cheveux, vêtement etc.) car, qu’on le veuille ou non, cela compte pour beaucoup de recruteurs qui sont avant tout des humains avec de nombreux biais cognitifs. Et, nous ne le dirons jamais assez, prenez des notes. (voir notre article sur la préparation)

A vous de jouer !

Consultez nos conseils :

Vous avez encore des doutes sur la réussite de votre entretien d’embauche, lisez nos conseils sur les questions/réponses à préparer, la préparation et les savoir-être.

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